Francis Guyot a présenté au conseil général sa structure qui sera reproduite en octobre à Shenzhen, en Chine. Des hommes autour du monde.

IL y avait le malade imaginaire. Le médecin malgré lui. Il y a désormais le sculpteur par passion, qui a délaissé le serment d'Hippocrate pour tailler le bois, la pierre et sculpter d'autres œuvres avec d'autres matériaux.

De l'osculation du corps, ce médecin de Targé est passé, il y a une douzaine d'années à la sculpture d'autres formes. « Mon père travaillait le bois, c'est ça qui m'a donné le goût. » Dans un premier temps, c'est un passe-temps. Au fil des jours, il prend de plus en plus de temps. « Je me suis associé avec d'autres médecins et je passais à la fin, trois jours en médecine, avec mes patients et cinq jours en sculpture. » Et puis tout a basculé. En faveur de la sculpture.

Francis Guyot expose dans une galerie, à Paris et se consacre complètement à son art. Le conseil général, vient de lui commander une œuvre, originale, bien sûr, mais qui présente une autre originalité. Elle a été présentée, mardi au département, mais elle va être reproduite, à partir de l'automne prochain en Chine. Avec des dimensions supérieures.

« Ce qui m'intéresse dans cette expérience, c'est d'avoir en même temps, la même sculpture en deux lieux aussi différents. » Celle qui sera réalisée en Chine sera exposée dans un jardin public et elle représentera le double de celle qui est en place à Poitiers.

Francis Guyot se rendra en Chine au mois d'octobre pour mettre son œuvre en place avec d'autres sculpteurs français et des artistes chinois. Elle figurera comme dans la Vienne la marche du monde, avec trois cents petits hommes qui grimpent vers le sommet de la terre. « La symbolique se situe par rapport à la terre qui appartient à tous. Le plus important est la place de l'homme et le fait que cette structure tourne prouve que le soleil se lève toujours pour tout le monde. »

Francis Guyot présentera prochainement un catalogue avec des photos de ses œuvres réalisées par Daniel Guil­let et des textes de notre confrère Claude Aumon.

Jean-François CHAGUE.

 



 

  1. « C'est ma vie, »

Fils de menuisier, l'outil est depuis mon enfance le compagnon de ma vie. Je m'en sers, il me soumet, je le modifie, il me perfectionne pour arriver au fil des jours et des années à un couple indissociable.

Cette osmose est le support, le moteur de l'acte créateur sans quoi rien ne peut se produire.

C'est le métier !

Celui-ci permet, peu à peu, de traduire la problématique de l'expression et d'arriver à son jaillissement matérialisé par l'œuvre. Le doute est permanent... Mais le travail, l'ascèse, sont le support de la certitude.

La communion entre l'esprit et le métier permet une gestation tantôt douloureuse, tantôt joyeuse, toujours tourmentée, pour une naissance remplie de bonheur.

C'est le moment sublime qui rapproche de Dieu. C'est l'image idéale, véritable liberté, instants intenses entre l'homme et la spiritualité matérialisée dans l'œuvre...

« Le Baiser », « la Femme », « les Amants »,
« la Misère », « la Danse », « la Crucifixion »,
« la Mort », « la Pietà ».

C'est la vie.

Ce sont mes sculptures.

Francis Guyot